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Un journal, des réflexions, des lecture, de la poésie et quelques envies

Tu valseras pour rien mon vieux

Publié le 22 Juin 2011 par Allain

« Il n’a plus assez de musique dans son cœur pour faire danser sa vie ». La partition du silence, voilà ce qu’il aurait dit. Il avait fini d’improviser…

Plus jeune, tout était écrit, enchainement de noires, de blanches, la mélodie était ritournelle, pas besoin de décider…A dix huit ans, l’engagement, on croque la vie à pleine dents, c’est le choix de l’instrument, on pense tout savoir, on mène la danse, sa propre danse, on pourrait faire valser la terre entière, on ne perçoit pas encore que cette musique vient d’ailleurs, qu’elle nourrit le chaos enfoui au fond de soi…On fait des rencontres et parfois on comprend qu’on ne sait pas jouer de l’instrument.

Alors seulement on décide de s’écouter, on réapprend à marcher, on réapprend à danser, faire danser les êtres qui nous entourent par la seule qualité de sa mélodie, grâce à sa propre partition. La peur est qu’un jour la source ne se tarisse, que l’instrument ne soit trop lourd, la musique plus aussi féconde, alors il nous faudra apprendre à tout quitter, sans oublier, sans tout jeter, se souvenir des belles choses, de celles qui vous nourrissent, même dans l’au-delà, observer l’étoile dansante que l’on a su mettre au monde, grâce au chaos que l’on portait en soi. Avec un peu d’argile on a su se construire des palais, devenir plus grands, dans un regard, dans un sourire, on s’est reconnu, vraiment, observer qui l’on était, sans préjugé, ni jugement, alors au soir du dernier concert, on pourra être fier, de jeter ce regard en arrière, et voir que même si le cœur a parfois besoin de se reposer, la valse, elle continue de tourner, de ce trouble, ce tourbillon de vie que l’on a su insuffler, offrir, partager, les notes que l’on aura joué maladroitement sans trop savoir, continueront d’enchanter d’autres vies, d’autres danses, ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait une autre, humaines, et en cela je ne regrette pas de jouer…

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