Ma chère Valentine,

Ma chère princesse aux pieds d’argile,

Ce matin dans la brume hivernale d’une Saône en crue, j’ai planté mon crayon pour vous offrir un poème…

Mon poème est celui d’un amant qui rêve…

Un amant qui rêve de ne jamais vous embrasser au restaurant un 14 février,

Un amant qui espère voir crever tous ces cœurs de baudruche qui décore les vitrines de ces restaurants opportuniste et bon marché,

Un amant qui espère ne jamais devoir vous passer la bague au doigt,

Un amant qui jamais ne dira, toi et moi c’est pour la vie, et qui le lendemain s’oublie,

Un amant qui le 14 février préfère déménager,

En revanche de cette eau qui tourbillonne dans ces branchages entremêlées traçant une furieuse calligraphie, il y a vu la fougue d’un amour assoiffé, capable de vous renverser sur le canapé, il y a vu des esprits vifs cherchant à se construire, à se dire, à se penser…il y a chanté une très douce mélopée qu’il fredonnera au petit jour, quand épuisée après une longue nuit d’amour, vous sombrerez dans un sommeil bleuté….

Il y a vu des marches, des randonnées, un ciel déchiré de lumières irisées, des décors d’un bleu profond et des couchers de soleil de brique orangée, quand le grain du soir exprime la pellicule d’un paysage de montagne, que la torpeur du crépuscule offre le parfum d’un moment fécond, il y a vu votre sourire qui éclaire votre visage et panse vos plaies au plus profond, il y a vu vos joues empourprées par la barbe d’un amant empressé, votre regard qui brille à la lumière de la bougie, quand celle-ci vibre et danse à la lumière de vos confidences, il y a vu du physique, de l’esprit, des exploits, il y a vu des silences, de la confiance, des « embrasse-moi », deux êtres en devenir, fragiles, incertains, mais courageux, avec la furieuse envie d’en découdre et de se réconcilier avec le grand, avec l’immense, que l’ascension soit belle, que le décor soit grand, à la hauteur de l’envie, de cet appétit qui les tenaille qui les empresse, assumer un projet si vaste, si beau, si généreux, l’idée d’une fabuleuse promesse !

Vous embrasse,

Augustin