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Un journal, des réflexions, des lecture, de la poésie et quelques envies

égoïsme chronique et cécité désastreuse

Publié le 19 Septembre 2018 par Franck Benin

Journal 12/09/18
De cette veine boursoufflée de mes pensées s'échappe, jaillit au quotidien le sang de mes écrits, celui qui offre au lecteur aventurier le choix des possibles, le vent des insoumis...Je veux cette plume rebelle qui remonte le courant, honore chaque sentier, embrasse le levant... Je veux de ces chemins en bataille qu'on emprunte en fin de journée quand le soleil moribond pose ses fesses dans la fougère, je veux de ces parfums qui inondent et irradient notre peau, lavée de ses embruns, quand le frisson laisse passer le courant de la douceur du soir...
Solitude des grands espaces, abandon du soir, je suis pour autant éclairé par la foule des rencontres de la journée, incandescent des fous-rires partagés...Je porte en moi tous ces éclats.
Je tiens le gouvernail de mes pensées d'une main, tout en laissant glisser la barque de mon inspiration de l'autre, vers ces lointaines contrées intérieures.
Je rêve d'une terre lavée des hommes.
Une terre lavée de toutes ces velléités de préemption, de toute démarche de prédation...
Je souhaite au plus noir de mes pensées, que le monde bascule dans la crise, éternue sa haine, s'ébroue tel le cheval entravé depuis trop longtemps...Que ce monde retrouve son éclat et son poil luisant à l'endroit, débarrassé des poux et autres parasites qui se prenaient pour Rois... Je sais la planète a commencé cette rotation folle loin du mépris des hommes.
Je parle au creux des océans, je siffle sur les chemins de montagne, et plus je siffle et plus je parle, plus je souhaite cette crise en devenir...Je voudrais voir la fin de ce barnum estival...Je voudrais voir ces bateaux à moteurs, ces jets skis qui se pavanent le long des plages emportés dans la plus large vague du tsunami de la délivrance.
Plus je vois ces véhicules surdimensionnés faisant la queue au petit matin dans chaque rue pour transporter "monsieur L'important", plus je rêve d'une révolte des arbres, des fleuves et de tous les éléments, dans ce qu'ils ont de plus violents, pour attacher les quatre pots rutilants ensemble et les faire passer à l'intérieur, qu'on lui fasse manger son volant, avec l'insigne qui le décore, que sa clim' intérieure lui serve de linceul, ainsi que le cuir blanc de ses sièges molletonnés...
Je lis le dernier article paru sur lyon capitale...
Il concerne la révolte des bikers...c'est l'égoïsme et la cécité conjugués au quotidien...
Derrière leur lunettes et leurs tatouages se cachent des cervelles de pigeons...
Je me sens parfois pris d'un découragement profond...Que chacun étouffe sous sa possession, sous son droit à polluer, sous son absence de penser...Et que le "après moi le déluge" devienne le préambule de la pièce tragique qui est en train de se dérouler sous nos yeux...Pluies diluviennes, torrents de boues, glissement de terrain, je souhaite le pire à ce monde insouciant. Que l'on ne puisse plus dire, je ne savais pas et tourner un peu plus le bouton de la climatisation.
Ah comme j'aimerais pouvoir écrire sur un monde d'après tempête, un monde de silence et d'énergies préservées, un monde où le marché n'ait plus à dicter sa loi. Plus je vieillis, plus j'avance et plus je pense à ce monde de l'enfance. Les angoisses étaient certes déjà là, mais elles savaient se prendre par la main, se laisser réconforter, elles hantaient les nuits pour mieux laisser place à la joie du réveil, la promesse de l'aube. Elle étaient à hauteur d'homme, réconciliables.
Aujourd'hui je ne peux plus expliquer le monde à mes enfants. Je suis complice des plus grands actes de barbarie sur l'environnement. Je participe chaque jour de ce grand effondrement, en faisant partie d'un système qui ne laisse aucune place à la vie.
J'ai peur, et au plus profond, je sais que ça se voit.
 
égoïsme chronique et cécité désastreuse
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